LA VOIX DU NORD – Chantal David –| 07/06/2017

« Ma cliente avait dit «je lui laisse une chance», il lui a fallu dix jours pour recommencer ». Me Jérômine Armand représente la compagne de D.D., jugé mardi en comparution immédiate pour des violences conjugales.

Une dispute récente avait amené cet habitant de Pérenchies devant le tribunal le 18 mai dernier, il avait été condamné à cinq mois de prison avec sursis.

Cette fois, le tribunal a prononcé un mandat de dépôt. Mardi, D. D. a été condamné à six mois de prison ferme, auxquels s’ajoutent dix mois de sursis révoqués à la suite de trois précédents jugements.

Dans le box, le prévenu se montrera très agacé. Il considère que sa compagne en rajoute, que c’est elle qui a commencé en lui reprochant une partie de pêche, à la suite de laquelle la dispute conjugale a éclaté.

Me Armand déplace le débat : « Le problème de Monsieur, c’est l’alcool, et quand il est ivre, il tape sur ma cliente à coups de poing. » Les enfants ont confirmé devant les policiers : « Maman a des bleus », a dit l’aînée ; « ils se disputent souvent », dira le deuxième ; « Dimitri a donné des coups de pied à maman », indique le cadet.

« Il ne semble pas avoir compris pourquoi il est là ni que sa violence est problématique. »

Face aux magistrats, l’homme âgé de 27 ans peine à garder son calme : « Je n’étais pas aussi alcoolisé qu’elle le prétend. Je l’ai repoussée violemment. Elle est tombée dans l’escalier. »

Mais les contusions qui ont conduit la médecine légale à accorder deux jours d’incapacité à la victime ne correspondent pas à une chute rétorque la présidente Audrey Bailleul.

Pour la procureure Élodie Buguel, « le comportement du prévenu est inquiétant. Il ne semble pas avoir compris pourquoi il est là ni que sa violence est problématique ». Elle soulignera « une violence aggravée par la consommation d’alcool et de toxiques ».

Me Nicolas Debavelaere, en défense, plaidera la relaxe au motif que « les dépositions ont été fluctuantes. C’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. L’enquête manque de constats policiers ».

Le tribunal suivra les réquisitions du parquet. D. D. est incarcéré pour seize mois.