« J’ai fait un peu le caïd ». Devant le juge, les excuses de l’homme arrêté ivre et drogué à fond au volant de son bolide

 

Nice Matin, par Jean STIERLE, publié le 9 décembre 2020

Après avoir été filé par la police, un homme a été arrêté pour avoir conduit à vive allure dans les rues de Cannes. Déjà connu de la justice, le conducteur indélicat a été condamné.

En détention provisoire après avoir été présenté en comparution immédiate le 28 août, S. , un Lillois de 37 ans, a comparu la semaine dernière devant le tribunal judiciaire de Grasse.

Il avait été contrôlé par un équipage de la police municipale alors qu’il circulait à bord d’une Ferrari 488GTB immatriculée en Belgique.

Mais son comportement au volant du bolide aux couleurs de la Scuderia avait attiré l’attention des agents du centre de protection urbain, qui ont suivi son parcours dans les rues de Cannes: boulevard du Riou, voie rapide, boulevard Gazagnaire, et ont pu envoyer cette patrouille lorsqu’il a effectué un bref arrêt boulevard Alexandre III.

POINTE À 262 KM/H

Positif à la cocaïne et alcoolisé, il a emprunté ces voies à vive allure, est sorti d’un parking en contresens, a effectué plusieurs embardées et on a même constaté sur son ordinateur de bord une pointe de vitesse à 262km/h!

Très surexcité Sofian, qui refuse le contrôle de son alcoolémie, déverse pendant son interpellation un flot d’injures et invective les fonctionnaires d’une manière arrogante et insultante.

Lorsque le président lui demande de s’expliquer sur les faits, alors qu’une partie de sa famille a fait le déplacement pour assister à l’audience, il se répand en excuses.

« Je regrette ce qu’il s’est passé. Ça ne me ressemble pas du tout. Je ne me reconnais pas, je déteste cette personne. J’ai fait un peu le caïd. »

Quant à la belle Italienne, elle est sous leasing au nom de sa société, les échéances étant régulièrement payées. Le procureur de la République regrette « son attitude méprisante pour un prévenu qui se croit au-dessus des lois. »

Elle requiert 18 mois de prison dont 9 avec sursis probatoire de 2 ans, maintien en détention et confiscation du véhicule.

Aux intérêts de son client Me Demeyere-Honoré assure « qu’on a essayé dès le début de noircir le dossier. Mon client prétend qu’on l’a provoqué, ce qui expliquerait peut-être sa réaction particulièrement virulente. »

Le tribunal condamnera S. à 18 mois de prison dont 9 avec sursis probatoire de 2 ans, maintien en détention, le relaxera pour la conduite après usage de stupéfiants et défaut de permis. La Ferrari sera restituée au loueur.